Pierres végétales
- Creative Fields Réalisation Urbaine
abords de la SA Carmeuse, Louvain-la-Neuve, 1998
En toute pierre, il est une
vague
dont on n’aperçoit ni le
mouvement ni l’effervescente
fixité.
François Jacqmin
Pierres végétales
L’intégration des pierres végétales aux abords du centre de coordination de la société Carmeuse tente de s’inscrire à la fois dans le contexte urbanistique et paysager du site ainsi que dans la philosophie qui gouverne l’entreprise.
De la nature à la nature. Ce souci de la société Carmeuse de ne pas souiller l’environnement, du lieu d’extraction jusqu’à l’acheminement des matériaux vers leurs diverses destinations, le réaménagement des sites par des plantations etc. ne pouvait que rencontrer mon intérêt. Par ailleurs, il me paraissait difficile d’évoquer de manière exhaustive les innombrables applications du calcaire et ce y compris dans le domaine de la protection de l’environnement. Mon objectif s’est donc dirigé tout naturellement vers une proposition emprunte de sobriété, alliant le minéral au végétal, un peu à l’instar des lieux de méditation que sont les jardins japonais
En observant le bâtiment, on ne peut s’empêcher de remarquer une parfaite symétrie du bâtiment. Par contre, le paysage et les variations de niveaux, le contexte urbanistique ( le bâtiment n’est ni parallèle, ni orthogonal à la route ) ainsi que le traitement récent des abords ne suivent pas ce caractère symétrique. C’est en résonance avec ce contexte qu’il m’a semblé intéressant d’intervenir de part et d’autre de l’axe du bâtiment par deux éléments de taille équivalente, l’un posé verticalement et l’autre à horizontal.
Les pierres sont des blocs de calcaires de Meuse de la Région de Moha ( Carrière Briot ). Elles sont associées à des structures de palissages pour plantes grimpantes ( Hedera helix « Hibernica » – une variété de lierre en provenance d’Irlande à grandes feuilles vertes, persistantes particulièrement résistantes au froid ). Ces structures sont en forme d’ailes déployées à l’horizontal ou à la verticale suivant le positionnement des pierres. Ces ailes ne sont pas sans évoquer les ailes du cygne dont l’entreprise Carmeuse a fait son emblème.
Les pierres végétales sont placées dans la diagonale des rectangle. Un carré parfait recouvert d’écorces de teintes claires les isole des plantes vivaces à feuillage persistant ( Vinca minor – petite Pervenche ) qui les ceinturent et ceci avec une certaine rigueur afin de les positionner comme intermédiaire entre la nature et l’architecture.
De cette lente symbiose du végétal avec l’intemporalité de la pierre surgit un mouvement perceptible dans la sérénité de l’instant.
Daniel Dutrieux, 1998